Phyllium Philippinicum.

La nature ne manque pas de créativité pour impressionner les plus curieux. Le phasme Phyllium philippinicum en fait partie. En effet, il compte parmi les espèces qui présentent des caractéristiques particulières pour survivre dans leur écosystème et échapper aux prédateurs. Son mimétisme physique ne cesse de susciter l’intérêt de plusieurs amateurs de NACs. Réussir l’élevage de ce phasme et sa reproduction, en captivité, est tributaire de plusieurs facteurs. Retrouvez ci-dessous un zoom sur le sujet.

Description du phasme Phyllium Philippinicum.

Il s’agit d’un ordre d’insectes qui se caractérisent par une forme qui ressemble à une feuille ou à une branche. Connue sous le nom de Phyllium ou de phyllies, cette espèce existe surtout en Chine, aux Philippines, en Australie et en Inde. Ayant l’aspect d’une feuille abîmée, elle peut bien se camoufler dans les arbres pour se protéger de ses prédateurs.

Phyllium philippinicum

D’une manière générale, les femelles sont plus larges que les mâles. Elles mesurent environ 8 cm et elles sont de couleur verte. En vieillissant, elles commencent à présenter des nervures à l’image des feuilles d’arbre. Bien qu’elles possèdent des ailes, elles ne peuvent pas voler en raison de leur poids. Quant aux mâles, ils mesurent environ 5 cm. Leurs ailes les disposent à voler sur de courtes distances.

Maintenance du phasme Phyllium Philippinicum.

Les adeptes de la terrariophilie s’intéressent beaucoup aux phyllies car elles sont relativement faciles à maintenir en captivité. D’ailleurs, elles sont les plus répandues en élevage en Europe. Cependant, il convient d’apporter les conditions favorables à la survie et à la reproduction de cette espèce.

Dimensions du terrarium nécessaire.

Pour élever un groupe d’une quinzaine d’adultes, il serait judicieux de prévoir un terrarium de 30x30x45cm.

Caractéristiques du terrarium.

Le phasme Phyllium philippinicum a besoin d’un environnement relativement humide. De ce fait, le terrarium choisi doit remplir certaines conditions indispensables au bien-être de cette espèce.

  • La température.

Pour recréer au mieux les conditions naturelles du milieu d’origine de ce phasme, il convient de maintenir la température entre 20 et 22 °C pendant la nuit. Un niveau de 26 °C est tolérable le jour.

  • L’hygrométrie.

Pour combler leur besoin d’un environnement humide, il serait judicieux de prévoir une hygrométrie de 80 % la nuit dans le terrarium de ces insectes. Pendant la journée, le taux d’humidité peut passer à 65 % ou à 75 %. De ce fait, il convient d’assurer une à deux pulvérisations par jour sur le substrat et les feuilles. Ce paramètre est vital surtout pour les individus juvéniles qui ont un besoin plus important en humidité. Cependant, lors de la pulvérisation, il faut éviter d’arroser les phasmes. En effet, ils iront s’hydrater tous seuls dans les gouttelettes.

  • La luminosité.

Le phasme Phyllium philippinicum a des besoins peu importants en UVB. De ce fait, la lumière naturelle de 10 à 12 heures par jour est suffisante.

  • Le décor.

Dans le terrarium, il est possible de prévoir des branches nourricières de substitution avec quelques branchages. Certains adeptes de la terrariophilie préfèrent un effet naturel. De ce fait, ils mettent de l’humus de coco surtout dans les bords et un peu moins au centre du terrarium. L’objectif est d’éviter la concentration de l’humidité au centre suite à l’arrosage.

  • L’alimentation.

Les juvéniles ne se nourrissent que de ronces qui existent pendant toute l’année. En effet, les pièces buccales de ces jeunes ne les disposent pas à broyer les parties coriaces des feuilles de chêne. Quant aux adultes, ils peuvent se nourrir de framboisier, de noisetier, de Photinia, d’Eucalyptus, hêtre, de chêne…

Caractère du phasme Phyllium Philippinicum.

Les phyllies sont des phasmes plutôt nocturnes qui présentent une forte sensibilité au stress. Par ailleurs, elles sont très fragiles. Les amateurs des NACs apprécient beaucoup ces espèces car elles se laissent manipuler. De plus, elles possèdent un mimétisme physique impressionnant. Il convient de noter également que ces insectes sont très vifs pendant leurs premiers jours de captivité.

Santé du phasme Phyllium Philippinicum.

Les principaux problèmes de santé chez cette espèce sont dus à la surcharge du terrarium. En effet, la surpopulation engendre un stress continu mais aussi des problèmes de mue et de « cannibalisme » involontaire. En fait, l’apparence de l’insecte qui ressemble à une feuille abîmée peut tromper un autre individu de la même espèce. De ce fait, il commence à le grignoter.

Reproduction du phasme Phyllium Philippinicum.

La reproduction de ces phyllies se fait de deux manières. La femelle peut s’accoupler avec le mâle. Dans ce cas, ses œufs donnent des individus des deux sexes. En l’absence du mâle, la reproduction se fait par parthénogenèse. Ainsi, les œufs donnent uniquement des femelles. Le passage à l’âge adulte est marqué par la mue imaginale.

D’une manière générale, les premières pontes ont lieu 15 jours après la fécondation. La femelle pond entre deux et trois œufs par jour jusqu’à sa mort. La période d’incubation de ces derniers varie entre 3 et 5 mois. Elle peut atteindre les 9 mois pour les œufs issus d’une parthénogenèse.